Projet IPANEMA

Impacts des Pratiques Agricoles sur la communauté NEMAtofaunique des sols.

Dans la continuité des travaux menés ces dernières années (notamment par l’ANR, le MAA, le MTES, l’ADEME), l’Agence Française pour la Biodiversité (AFB) souhaite poursuivre le développement de connaissances sur ce compartiment essentiel de la biodiversité terrestre avec un focus particulier sur les écosystèmes agricoles dans l’objectif d’accompagner le développement de l’agro-écologie à l’échelle nationale.

L’appel à projets de recherche «Biodiversité des sols et agro-écologie » 2018 s’est adressé à des équipes souhaitant constituer des consortiums de recherche appliquée pluridisciplinaires en écologie et agronomie. Il s’inscrit dans un programme de recherche plus large visant à renforcer le développement de l’agro-écologie et la conservation de la biodiversité ordinaire sur le territoire français par la promotion de pratiques agricoles et itinéraires techniques innovants fondés sur les principes de l’agro-écologie.

Quatre projets ont été retenus, dont le projet IPANEMA (Impacts des Pratiques Agricoles sur la communauté NEMAtofaunique des sols), qui associé un partenaire institutionnel de la recherche (UMR Eco&Sol de l’IRD) au bureau d’étude ELISOL environnement, spécialisé dans la biologie des sols avec une expertise unique sur les nématodes et dans le domaine de la protection des cultures.

IPANEMA

Le projet IPANEMA (2019-2020) a pour objectif de 1) établir une synthèse exhaustive qualitative et quantitative (méta-analyse) des publications scientifiques de la réponse de la communauté nématofaunique aux pratiques agricoles au sein des systèmes de culture (en contexte de grandes cultures), en particulier agro-écologiques, sous climat tempéré (France, Europe, autres parties du monde) et (2) fournir un outil de décision nommé SIPANEMA (Scenarii d’Impact des Pratiques Agricoles sur la NEMAtofaune des sols) permettant de calculer les probabilités d’impact des pratiques sur la qualité des sols à partir des indices nématofauniques.

Malgré la prolifération des données nématofauniques dans la littérature concernant les systèmes agricoles et l’effet des pratiques, nos connaissances restent fragmentaires et aucune analyse synoptique n’a encore été réalisée. Une rapide analyse bibliographique sur « Web of Science » montrent qu’avec les mots-clefs ‘nematode’ x ‘soil’ x ‘agriculture’, environ 400 articles sont référencés. Actuellement, seuls Liu et al. (2016)[54] ont proposé une méta-analyse sur l’impact des pratiques agricoles sur les nématodes à l’échelle mondiale. Celle-ci reste néanmoins très limitée ; elle s’attache uniquement à l’effet de l’apport des engrais minéraux versus organiques et ne prend pas en compte l’ensemble des pratiques agricoles. De plus, l’analyse est loin d’être exhaustive car seulement 54 études ont été considérées.

Outre la synthèse bibliographique, la méta-analyse de la littérature et SIPANEMA, le projet propose un autre livrable innovant. En effet, le projet aboutira à l’analyse de l’effet des pratiques agricoles sur la diversité fonctionnelle des nématodes à l’aide de nouveaux indicateurs se basant sur les traits fonctionnels des nématodes.

Les 3 étapes de la démarche :

1. «Synthèse bibliographique» pour disposer d’un état de la connaissance scientifique sur l’effet des pratiques agricoles (travail du sol, engrais, diversité végétale inter- et intra-parcellaire et en particulier la présence de légumineuses, utilisation des pesticides) sur les nématodes des sols dans le contexte des grandes cultures ; en considérant tous les modèles agricoles (agriculture conventionnelle, raisonnée, biologique, agro-écologique, de conservation, etc.).

2. «Métanalyse » pour définir l’effet des pratiques agricoles au sein des systèmes de grandes cultures sur l’abondance, la composition des nématodes et les indicateurs nématologiques standards en s’appuyant sur la synthèse bibliographique, ainsi que de nouveaux indicateurs nématofauniques basés sur les traits (via l’utilisation de la base de données GlobalNEM développée par Eco&Sols).

3. «Développement d’un outil de prédiction de l’évolution de la nématofaune sous l’impact des pratiques agricoles (SIPANEMA)» pour renseigner l’évolution de la qualité biologique des sols à partir des données agronomiques, et proposer des orientations de gestion préventives pour maximiser les fonctions bénéfiques et minimiser les impacts négatifs des nématodes. Il s’agira donc d’un outil facilitant les prises de décision lors de l’établissement des systèmes de culture au sein des modèles d’agriculture.

.

Les 3 autres projets retenus sont:

Projet Agrim – Rôle des pratiques AGRIcoles sur la biodiversité Microbienne du sol et son rôle dans la production: une comparaison entre agricultures biologiques et conventionnelles à différentes échelles. Ce projet associe des partenaires institutionnels de la recherche (Université de Rennes1, INRA), un réseau d’agriculteurs fédérés par le biais de la Zone Atelier Armorique et des agriculteurs avec des parcelles conduites en permaculture.

Projet DYNABIO : Dynamique de la biodiversité des sols et des services associés dans des systèmes de culture en transition. Ce projet associe 3 unités de l’INRA (Agronomie, EMMAH et Ecosys), le réseau d’agriculteurs des régions Centre et Île-de-France et des cinq agriculteurs conventionnels.

Projet Ecovitisol – Impact des pratiques viticoles sur la qualité microbiologique des sols. Ce projet associe des partenaires institutionnels de la recherche (INRA Dijon et Colmar), de l’interprofession viticole (Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne, BIVB), du monde associatif (Soin de la terre), du développement agricole (GIEE de Westhalten) et une